vendredi 2 février 2018

Confidences d'un enfant de Loire.



La rivière pour passion.



Nous sommes nés en bord de Loire. Nous avons grandi parmi les goujons, les rauches et les sternes. Nous avons pris l'habitude de toujours avoir un œil sur le fleuve, le couvant d'un regard brûlant, d'une passion folle. Nous lui avons parlé, lui confiant bien des secrets ! La rivière fut le témoin bienveillant de tant de chagrins dont elle scella à jamais les secrets. Il ne tient qu'à vous de vous en faire adopter.

La Loire est une nourrice bien commode, une confidente parfaite, une merveilleuse amie.. Discrète, elle n'ira jamais répéter ce qu'elle voit ou ce qu'elle entend dans les couverts de ses bosquets, sur les plages de ses îles, dans les creux de ses digues. Elle accueille, elle dissimule, elle protège bien des amoureux qui cherchent la douce discrétion de ses berges. Elle offre à tous bel espace de jeu et de réunion, de chanson et de fête, quand le chaland prend la peine de s'éloigner de nos villes si ingrates qui lui tournent souvent le dos....

Elle demeure le repère, la ligne bleue qu'on ne quitte pas des yeux. Ses colères, ses emportements, ses douceurs, ses langueurs, ses souffrances et ses errances sont autant de sujets de préoccupation des gens des bords du fleuve. Ils le scrutent, inquiets ou bien émerveillés, ils mesurent ses écarts, ses variations de courant, ils écoutent l'eau gronder, ils s'impatientent de la voir se languir lorsque l'été la prive d'eau.

Elle reste un sujet de discussion. Pourtant depuis belle lurette, les grandes peurs de jadis, quand le fleuve s'encolérait vraiment et poussait les gens d'ici à fuir ses débordements, semblent avoir été oubliées . Belle illusion d'ailleurs, tôt ou tard elle aura encore la force de tout noyer, de tout emporter des maisons qui eurent la folie de s'installer dans son lit.

Elle se donne à nos passions marinières. Nous nous lovons sur son cours, glissons à sa fantaisie, admirons le spectacle de toutes ses variations. Les couleurs n'ont de cesse de changer, l'eau se teinte de mille et une nuances, la berge se pare de tous les reflets d'argent et d'or que l'on peut imaginer. Le ciel se mire en elle, fusionne avec la belle pour proposer des tableaux à vous couper le souffle.

La vie s'invite au spectacle. Les oiseaux réclament leur part d'admiration. Ils sont en leur territoire. Le fleuve aux berges sauvages est un trésor de cachettes, de protections bienfaitrices. Vous découvrirez, si vous prenez le temps de la flânerie, une myriade de compagnons ailés, petits ou grands, d'eau ou bien de ciel, chasseur ou pêcheur, flâneur ou planeur.

Dans l'eau, la faune n'est pas en reste. Les poissons reviennent en nombre. Ils ont retrouvé une eau fréquentable, les hommes ont cessé d'en faire leur égout. Il n'est pas un instant où la vie aquatique ne nous fasse signe, d'un plongeon ou de quelques remous, d'une ombre qui passe, d'une traînée qui file. Il s'y mêle nos amis les castors, si discrets que c'est par leurs traces qu'il faut prendre la peine de les pister. Les ragondins sont moins farouches.

La flore participe à la fête, elle n'a de cesse de vous surprendre, de vous prendre par les couleurs et les senteurs. Le vent se glisse dans les feuilles, elles bruissent, pleurent, chantent, murmurent selon sa force et sa direction. Vous êtes admiratifs quoiqu'un peu empruntés, enfants de la ville, vous avez oublié de nommer toutes ces merveilles, vous vous contentez de les admirer.

Les mots ne sont que de bien piètres compagnons pour décrire la beauté de ce fleuve, la magnificence du spectacle qu'il nous offre. Pendant quatre jours, sur la Loire que nous remontons avec nos bateaux de bois, nous vous invitons à venir partager ce cadeau des dieux qui coule à deux pas de vous. Avez-vous seulement songé un jour à prendre le temps de bien la regarder, de l'écouter, de la sentir, de la découvrir ?

Venez vous accoter en bord de Loire, participez au Festival de Loire qui vous tend les bras. Le spectacle est magnifique, il n'attend que vous. Prenez date avec les mariniers de passage, venez partager leur passion Loire pour qu'enfin, vous aussi vous soyez un enfant du fleuve.

Ligériennement vôtre.

 Conte dit lors du Rallye : Sur les Traces du tueur des bords de Loire

Le groupe des premiers participants

2 commentaires:

  1. C'était super malgré le temps incertain !!

    RépondreSupprimer
  2. Merci d'être venu Jacky

    C'est toujours un plaisir pour moi de te savoir là

    RépondreSupprimer

Souffler n’est pas jouer

Sur un air d’accordéon Fabre, en bon forgeron qu'il était, disposait d’un soufflet gigantesque qu’il fallait actionner avec une lo...