mercredi 31 janvier 2018

Le poids de la solitude.


Le vieux marinier.


Il était une fois un vieil homme, un très vieux marinier qui avait, depuis de nombreuses années, abandonné la vie trépidante des gars qui vont sur l’eau. L’homme avait le dos courbé, il lui manquait un doigt dans chaque main : un souvenir lointain des terribles arrançoirs et du grand bâton qui se brise dans la main. Il était usé par cette vie au grand air qui l’avait vieilli plus que nécessaire.

Il allait péniblement sur le chemin qui, chaque jour, le conduisait de sa petite maison des bords de Loire jusqu’à l’auberge en lisière de village. Il y retrouvait ses compagnons d’infortune, buvait une chopine puis faisait une partie de luette. Ensuite, il rentrait chez lui, le pas plus lourd encore pour une longue journée de solitude.

Il redoutait ce jour où ses jambes noueuses ne lui permettraient plus de jouir de ce dernier plaisir qu'il lui restait. Il ne pouvait plus pêcher : ses rhumatismes lui interdisant de venir au bord de la rivière ; il n’avait plus la force de faire son jardin. Il survivait parce que des voisins compatissants, chaque jour, lui portaient une boule de pain et un bol de soupe.

La vie était devenue triste pour cet ancien lascar qui aimait à courir le guilledou. C’était un passé lointain ; aujourd’hui, sa vie n’était faite que d’attente et d’ennui. Heureusement pour lui, il y avait sur la levée un banc où il s’asseyait pour regarder interminablement la rivière couler, toujours différente, jamais baignée par la même couleur. Il ne s’en lassait pas. C’est la Loire qui le maintenait en vie, lui donnait la force d’aller plus loin encore dans cette déjà longue existence.

Ce jour-là, notre vieillard avait le pas plus lourd encore qu’à l'accoutumée. Il allait traînant, s’appuyant lourdement sur son bâton de marche quand, sur le sentier, un bruit l’interpella. Il avait l’oreille dure : il se retourna cherchant d’où pouvait venir ce qu’il avait pris pour un appel ténu. Il ne vit personne : il avait sans doute rêvé. Il allait repartir quand, à nouveau, il crut entendre un appel au secours … Cette fois, il en était certain : quelqu’un l’appelait.

Il se pencha et entendit plus distinctement : « Et monsieur, mon brave homme, venez donc à mon secours ! J’ai grand besoin de votre aide ! ». Le vieux se pencha ; la voix sortait de ce fourré, il en était certain maintenant. Il fouilla avec son bâton, pensant trouver un corps étendu dans la boucheture.

Que nenni. Il vit sortir des hautes herbes une petite musaraigne qui parlait. Non , il ne rêvait pas : c’était le petit rongeur qui s’adressait à lui de manière suppliante : « Je suis une jeune et charmante bergère. J’ai croisé la route d’une méchante sorcière qui m’a jeté un sort. Embrassez-moi mon bon ami et je redeviendrai cette belle jeune fille qui sera alors votre compagne pour le reste de votre vie ! »

Le vieillard se frotta les yeux, se pinça et dut se rendre à l’évidence : il était bien en présence d’un étrange maléfice. Que devait-il faire ? En se penchant plus encore, il prit le petit animal dans sa main au prix d’un effort douloureux. Il l'approcha de sa bonne oreille pour mieux entendre cette voix délicate qui le charmait déjà.

« Noble ancien, je suis la bergère du bois joli. J’ai dérangé, un soir de Sabbat, les sorcières de la Fontaine et pour ma peine, la plus méchante d’entre elles m’a jeté un sort. Me voilà petite musaraigne jusqu’à ce qu’un chat me dévore ou bien qu'un brave homme m’embrasse. Vous êtes celui-là et je serai vôtre si vous me délivrez de ce maléfice ! »

L’homme sourit. Il avait cette fois entendu. Il avait pris la seule décision qui lui semblait convenable. Il enfourna le petit rongeur dans le creux de la grande poche de son pantalon de velours et reprit son chemin pour aller jusqu’à sa demeure, la bergère bien au chaud. Celle-ci semblait s’impatienter. Elle s’agitait dans le pantalon du bonhomme, hurlant plus fort encore « Un baiser mon bon prince et je suis à vous ! »

Sur le chemin, l’homme marmonnait. Il tenait conciliabule avec lui-même. « Quelle aubaine ! C’est au soir de ma vie que je tombe sur cette merveille. Que faire ? Lui rendre son apparence et avoir tous les jeunes loups du quartier qui viendront tourner autour de ma maison et prendre le risque de me la faire voler à la première occasion ? L’embrasser et ne point la rendre heureuse à cause de mon grand âge ? L’embrasser et devenir un vieux gâteux, cocu à la première occasion ? ... »

Le vieux ne s’occupait plus de la pauvrette qui ne cessait de se débattre et de chercher à le convaincre. « Embrassez-moi, je vous aime déjà. Embrassez-moi, je vous serai fidèle. Embrassez-moi et je rendrai vos vieux jours merveilleux ! » L’homme n’en avait cure désormais : il demeurait inflexible. Il rentra chez lui, attrapa une cage qui, depuis longtemps, n’enfermait plus le moindre canari et glissa la musaraigne dans cette étrange prison.

« Mais ne m’avez vous pas compris, mon cher ami ? Je suis une jeune bergère qui ne demande qu’à vous servir de toute son âme. Il suffit d’un baiser et je me mets tout entière à votre service ! » L’homme éclata d’un grand rire et se pencha vers la cage : « Que veux-tu que je fasse d’une femme à mon âge ? Je ne pourrai pas te tenir en laisse. Mais d’une musaraigne qui parle, je ne me lasserai pas. J’aurai enfin quelqu’un avec qui parler et je suis certain que tu ne t’envoleras pas ! »

Ainsi finit cette histoire. Le vieux se trouva une compagne qui le maudissait chaque jour de sa vie. Il n’en avait cure : il avait une interlocutrice bien qu’il ignorât le sens de ce mot trop savant pour lui. Chacun trouve midi à sa porte ; celle du vieux n’avait que faire d’une beauté offerte. La musaraigne n’avait plus qu’à ronger son frein, espérant qu’un jeune homme, un jour prochain, vienne rendre visite au bonhomme. Elle en fut pour ses frais : les jeunes gens ont la désagréable habitude de délaisser leurs aînés. La bergère payait le prix fort, au nom de tous les jeunes gens de son âge.

Sortilègement sien.



mardi 30 janvier 2018

La foire primée.


Un sacré tour de cochon. 
 


Il était une fois une ferme dans les bois sur les hauts de Sully-sur-Loire. La terre n’était guère favorable à la culture : elle était acide, couverte de fougères et de châtaigniers. Les sols produisaient tout juste de quoi nourrir les gens et les bêtes. On avait pourtant compris le parti qu’on pouvait tirer d’un pareil environnement en engraissant les meilleurs cochons de toute la région.

C’était surtout madame Courtois qui se chargeait de la besogne : préparer chaque jour une bouillie riche et variée, faite de tout ce qui pouvait se manger. Le cochon est le roi des omnivores, il fait gueule de tout ce qui lui passe sous le groin. Quand en plus, on y ajoute châtaignes et noisettes, mûres et baies sauvages, sa chair se parfume et prend mille et une nuances qui enchantaient les gourmands de l’époque.

La pauvre dame avait bien du mérite. Son mari n’était pas souvent à l’ouvrage ; du moins à celui qui devrait occuper un homme honnête. Il avait la fâcheuse habitude de courir le jupon, de coiffer de cornes la tête des hommes du canton, pour peu qu’ils aient une femme à son goût. Partout il se murmurait qu’il n’y avait pas plus beaux cochons que ceux de madame Courtois et pas plus cochon que son maudit époux.

Les malheurs des uns ne font jamais qu’entretenir la médisance des autres. En la circonstance, les maris grugés évitaient de crier sur tous les toits les travers que leur faisait subir l’ignoble vaurien. Les femmes trop volages ne s’en vantaient pas plus. Elles apprenaient bien vite que leur larron pour beau parleur et formidable étalon qu’il fût, n’était qu’un cœur d'artichaut et changeait de pouliche à la première occasion.

Une fois l’an, à Sully, il y avait une foire primée et chaque mois, un marché aux cochons. La place était alors la « Mecque » de la truie et du verrat. On accourait de partout pour acheter les meilleurs reproducteurs, les plus jolis cochons de lait, les meilleures mères. Mais jamais, ô grand jamais, on n’avait encore songé à organiser un concours du plus beau cochon. Ce fut, cette année-là, chose faite à l’initiative de Monsieur le Sénateur, un notable de la ville, amateur de bonne chère et par conséquent de bonne chair,

Le concours fut annoncé une année à l’avance, il fallait que chacun puisse se lancer dans la préparation du plus beau spécimen : un champion du lard élevé dans les meilleures conditions, nourri des mets les plus riches qui soient. Quand ce concours fut connu, beaucoup se gaussèrent de l’idée tout en se lançant dans le plus grand secret à l’engraissage, le plus fastueux possible, d’un goret choyé comme un coq en pâte.

Chez les Courtois, monsieur se soucia comme de sa dernière liquette de la fièvre qui gagnait ses collègues éleveurs. Lui, à franchement parler, n’avait jamais considéré le cochon comme un animal digne d’intérêt. Il avait pourtant une tendresse particulière pour les truies : on ne se refait pas ! C’est donc sa femme, en cachette de son coureur de bonhomme, qui se mit en tête d’être celle qui emporterait le trophée mis en jeu. C’était enfin pour elle une occasion de briller pour autre chose que la terrible réputation qui collait à ses basques.

Elle fit tant et si bien que son champion : un certain Duduche, grossit comme jamais un cochon n’avait grossi dans le pays. Il était gros à ne plus pouvoir se tourner dans sa souille ; ses cuisses promettaient des jambons énormes. Pour lui éviter de ne faire que du lard, madame Courtois prit l’habitude de le promener en laisse, deux fois par jour, pour raffermir les chairs et lui ouvrir un peu plus l’appétit.

Sa ferme était assez isolée pour que nul ne se moquât de ses pratiques. Elles auraient éveillé la curiosité et sans doute l’imitation chez quelques adversaires, tout aussi désireux d’emporter la victoire. La compétition provoque des jalousies, des suspicions et des risques de triche. Rien n’est nouveau sous le soleil. Son Duduche avait fière allure : jamais elle n’avait connu un verrat aussi trapu, aussi bien charpenté, au port de tête si altier et aux oreilles à faire pâlir un éléphanteau.

La date fatidique approchait. Chacun s'apprêtait à nettoyer son champion, à lui rendre allure présentable et soie aussi rose que possible. Madame Courtois décida de le faire dormir dans l’arrière- cuisine pour qu’il cesse de se souiller. Le cochon est un sacré lascar, capable de se rouler dans la fange ; il parait même qu’il y prend du plaisir. En cela aussi, il ressemble à son homologue qui se tient debout sur ses pattes postérieures !

Le drame se noua donc dans la maison même. Duduche se trouva-t-il incommodé de quitter son palais, son auge et sa paille ou bien fut-il simplement victime d’une crise cardiaque comme cela survient à tout animal en situation de surpoids ? On ne le saura jamais, on ne pratique pas l’autopsie en pareille circonstance et à la veille du concours, il fut trouvé raide mort par la pauvre femme. Le coup pour elle manqua d’être fatal.

Elle était à se lamenter et à pleurer sur le corps de celui en qui elle fondait ses espoirs de revanche sur une existence qu’elle ne souhaitait pas même à sa pire ennemie quand Monsieur le Sénateur en personne, passa la voir, poussé par la curiosité, née des bruits qui avait circulé dans le village. L’homme, en bon politique qu’il était, trouva les mots pour réconforter la malheureuse et lui glissa une idée dans le creux de l’oreille. Cela eut l’air de convaincre la fermière qui se mit immédiatement en besogne.

En moins de vingt-quatre heures, elle fit tant et si bien que Duduche était en mesure de se présenter à la foire primée, non pas sur ses quatre pattes mais sous forme de pâtés, rillettes, boudin, andouilles, saucisses, travers, côtelettes, rillons, fritons, tête et oreilles, queue et abats sans oublier des rouelles majestueuses et des jambonneaux de compétition. Elle rangea le fruit de son dur labeur dans une grande remorque ; Duduche n’avait pas été avare de charcuterie et de viande.

Elle demanda à son mari, le sieur Courtois en personne, de tirer la remorque. D’après l’organisateur, il n’avait pas été précisé que le compétiteur devait arriver vivant. En fait de quoi l’élu, en vieux roublard, avait conçu un plan machiavélique dont il avait eu la sagesse de ne pas informer la trop gentille femme. Comme il était président du jury, il se promettait bien du plaisir …

Le jour de la foire primée, chacun arriva avec son héros au bout, qui d’une longe, qui de la chaîne du chien, qui d’un long ruban chamarré. Les bêtes étaient propres comme jamais on n’avait pu observer des cochons de la sorte. Seul monsieur Courtois tirant sa remorque détonnait dans le décor. La foule était amassée devant le jury et s’exclamait au passage des cochons. Monsieur Courtois connut quant à lui un véritable triomphe ; il faut avouer que sa remorque embaumait et que chacun appréciait en connaisseur les morceaux ainsi exposés.

Quand le défilé se fut achevé, Monsieur le Sénateur se leva, l’air grave et pénétré de l’importance du moment. Il tint un discours, vanta la qualité du travail des uns et des autres, la richesse de l'élevage local, la conscience professionnelle des fermiers du Sullyas. Il trouva les mots justes qui émurent toute l’assistance et fit honneur à la race porcine. Le moment était venu de proclamer le vainqueur.

Dans un silence de cathédrale, le notable ménagea le suspense. « À l’unanimité du jury, dit-il de manière sentencieuse, le verrat, lauréat de la première foire primée du cochon est » …, il se tut de longues secondes pour faire monter la tension qui était déjà palpable depuis le début du défilé, « pour l’ensemble de ses œuvres, Monsieur Courtois, cochon hors catégorie ».

Et là ce fut un énorme éclat de rire, le Sénateur descendit de son estrade et agrafa une cocarde tricolore sur la braguette d’un fermier, rouge pivoine, incapable d’esquisser le moindre geste ni la plus petite protestation. Dans l’assistance, les maris cocufiés par le bougre, les femmes trop vite délaissées et même, madame Courtois en personne se tordaient de rire en se tenant les côtes. Jamais on ne vécut plus belle fête à Sully-sur-Loire que ce jour mémorable de la première foire primée. Par la suite, on prit l’habitude de récompenser les vaches : le risque de confusion étant moins grand pourvu qu’elles ne viennent pas sous la seule forme d’une peau.

Monsieur le Sénateur sortit grandi de la farce. Il fut triomphalement réélu et des sonneurs créèrent en son honneur une sonnerie pour l’hallali d’un Grand dix-cors. Monsieur Courtois quant à lui retint la leçon. La publicité que ses frasques venaient de recevoir ainsi en public l'incita, à tout jamais, à la plus stricte fidélité. Sa femme, bonne pâte, continua de l’appeler « Mon cochon ! » dans le secret de leurs ébats. Elle avait le pardon facile et savait la chair faible aussi bien crue que cuite !

Adultèrement sien.

dimanche 28 janvier 2018

Consternation sur la grève



L'œuf de la discorde



Il était une fois une petite sterne, ce bel oiseau migrateur qui vient pondre ses œufs sur les grèves de Loire. On l'appelle aussi « mauve » ou bien « hirondelle des mers ». Elle a le vol si gracieux que nombreux sont ceux de notre pays qui lui vouent un amour profond et une admiration certaine. Pourtant la petite sterne est souvent en danger : elle pond ses œufs à même le sable sur nos îles ; elle a bien du tracas quand l'eau vient à monter ou qu'un promeneur indélicat écrase sa nichée.

C'est pourtant un tout autre péril que dut affronter l'héroïne de cette fable. La demoiselle couvait trois œufs : vingt-six jours à surveiller ce trésor et à tenter de le soustraire aux différents dangers qui ne cessent de peser sur lui. La pauvrette devait, durant ce temps, chercher à se nourrir de quelques petits poissons et se hâter de rentrer bien vite à son poste de surveillance. Il en allait de la survie de ses enfants !

C'est lors d'une de ces absences nécessaires que se déroula le drame qui nous concerne. La belle oiselle n'avait abandonné que quelques secondes son nid mais, à son retour, il manquait deux œufs. Une vipère était passée par là ; sournoisement l'animal avait gobé ce que la pauvrette n'avait pu soustraire à sa convoitise.

La sterne en était toute retournée. Tant d'efforts, tant de patience pour se retrouver ainsi privée du bonheur de voir éclore tous ses œufs. Elle n'acceptait pas cette dure et terrible loi de la nature. Il lui fallait se plaindre, émettre grande et véhémente protestation auprès du roi des oiseaux de Loire. Le balbuzard, ce fier rapace pêcheur qui survolait la rivière de son vol tutélaire, était, selon elle, celui qui aurait pu alerter de la venue de l'infâme reptile.

La petite mouette gracile confia la surveillance du dernier œuf à une commère en mal d'enfant et se rendit en forêt d'Orléans pour importuner le roi alors qu'il couvait lui aussi. Balbuzard est une vedette locale, protégée et respectée ; l'animal a, en outre, la chance d'avoir son nid placé sous surveillance vidéo. Les Ligériens peuvent ainsi suivre en direct sur la toile, l'évolution de la venue au monde des enfants de l'oiseau-roi.

Le balbuzard couvait son œuf unique, perché tout en haut du plus grand pin de la forêt. Il accueillit fort mal la quémandeuse, s'indignant qu'elle puisse protester de la perte de deux malheureux œufs. Elle n'allait pas en faire une histoire : la nature avait des risques qu'il convenait d'assumer quand on prend le risque de pondre à même le sable.

La sterne trouva cette réponse du plus mauvais goût. Elle n'avait pas choisi de pondre au ras du sol : c'était dans sa nature et elle aurait espéré, au moins, trouver un peu de commisération de la part de cet oiseau, perché au sommet de la hiérarchie locale. Avant que de retourner à son dernier œuf, elle fit entendre au prétentieux son désappointement en le menaçant à son tour des foudres de la destinée pour son manque flagrant de compassion aviaire.

Le balbuzard sourit de son regard aquilin. « Qu'elle aille au diable », pensa-t-il ! Il avait bien d'autres chats à fouetter que de surveiller la grève et les petites sternes qui y couvaient, exposées à tous les risques. Lui avait de plus hautes ambitions. Il se pensait investi d'une responsabilité que le classement au patrimoine mondial par l'Unesco lui avait confiée.

La sterne s'en retourna à son ultime œuf. Celui-là, elle y tenait comme à la prunelle de ses yeux. Elle se mit en tête de tendre un piège à l'odieuse vipère, cet animal rampant et nageant qu'il fallait punir de son crime. Puisque le balbuzard s'en lavait les ailes, c'est elle, qui allait exercer la justice. Elle mit au point un stratagème afin de châtier la méchante bête.

La petite mouette se cacha derrière un buisson, un maigre bouquet d'herbes sauvages qui se trouvait juste derrière son nid. De là, elle pouvait voir la rivière et la proie qui allait forcément attirer le redoutable aspic. Elle n'eut pas longtemps à attendre, la bête rampante surgit de l'eau pour venir terminer son repas. La vipère n'eut pas le temps de s'approcher plus avant de ce mets qu'elle convoitait. La petite sterne lui sauta dessus et de son bec pointu lui creva les deux yeux.

Folle de douleur, la vipère, rendue aveugle, chercha à trouver refuge dans la Loire. Elle nagea sans trop savoir où elle se rendait, totalement désorientée. Elle divagua ainsi quelques minutes avant de prendre appui sur la berge et de poursuivre sa course désespérée. C'est ainsi, qu'elle se trouva à déranger une laie qui donnait la tétée à sept marcassins de belle taille.

Ce fut la panique dans la bauge. Pour la mère et ses enfants ce fut la débandade. Le mâle était parti au ravitaillement et n'avait donc pu calmer la troupe. Les sangliers allèrent droit devant eux et finirent leur course en piétinant la hutte de la famille castor qui n'avait rien demandé à personne. Une fois encore, ce fut la cavalcade.

Les castors, pensant que les hommes à nouveau s'attaquaient à eux comme aux temps anciens des trappeurs, se dirent qu'il convenait de punir ces odieux personnages. À deux brasses se trouvait un bateau en bois, fierté des mariniers de l'endroit et ennemi juré des rongeurs. Jamais ils n'étaient en paix à cause de ces maudits curieux qui les épiaient et les photographiaient à la moindre occasion.

La troupe en furie s'en prit à l'embarcation qui, sous les assauts répétés des dents de la bande, se retrouva bien vite fort mal en point. Jamais on n'avait constaté pareille réaction ; était-ce la pleine lune, la cause d'un tel accès de folie ? En une nuit et avec le renfort de toutes les queues plates de la région, le pauvre navire finit par sombrer.

Au petit matin, les mariniers qui n'avaient fait de mal à personne, découvrirent l'ampleur de la catastrophe. Ils comprirent bien vite la cause de ce naufrage incroyable. Ils ne pouvaient s'expliquer pareille agression. Ils furent pris, eux aussi, de frénésie. L'un deux déclara, péremptoire, que, sur-le- champ, ils allaient reconstruire un nouveau bateau.

Les hommes ne sont pas plus raisonnables que les animaux de cette fable, c'est bien normal : ce sont trop souvent eux la cause de tous les maux sur cette planète. L'un de ces marins d'eau douce s'empara d'une tronçonneuse et décréta qu'il allait couper le plus haut des pins de la forêt voisine. Vous l'avez deviné : il jeta son dévolu et sa lame acérée sur l'arbre où, justement, maître Balbuzard couvait son œuf.

D'un seul coup, l'arbre chut et l'œuf s'écrasa au sol ; le grand rapace eut juste le temps de s'envoler pour éviter de périr lui aussi. Il constata amèrement l'injuste coïncidence qui ruinait définitivement son désir d'enfant. Les observateurs qui suivaient la couvée, assistèrent, eux aussi impuissants, au drame. Les autorités convoquèrent les mariniers qui avaient retrouvé leurs esprits et regrettaient amèrement la perte de leur navire et le crime qu'ils venaient de commettre.

Quand ils expliquèrent que les castors s'étaient attaqués à leur embarcation, les enquêteurs ne les crurent pas tandis que le balbuzard, qui avait entendu l'explication, alla demander à tire-d'aile des éclaircissements à la famille des rongeurs. Ceux-ci s'excusèrent des conséquences imprévisibles de leur coup de folie et chargèrent à leur tour la laie et ses petits.

Balbuzard s'en alla poursuivre ses investigations auprès de la famille sanglier. Il fut très surpris d'apprendre qu'une vipère aspic était venue interrompre la tétée sans raison apparente et qu'elle avait déclenché un mauvais tour de panique dans la troupe. Le rapace se mit alors en quête de retrouver le serpent et le découvrit, accompagné d'une chienne labrador qui lui avait proposé ses services.

Le reptile aveugle, certes, mais ayant retrouvé ses esprits, expliqua alors la cause de son infirmité. Il avait été sauvagement agressé par une sterne dont il avait l'intention de gober le dernier œuf. Le Balbuzard comprit alors que la véritable cause de son malheur était sa visiteuse indignée de la veille . Il alla lui demander des comptes.

La Sterne reçut fort mal le grand balbuzard. Elle lui rappela sa morgue, son mépris et son indifférence passés. Elle tança celui qui n'était plus que l'ombre du roi des oiseaux. « Voilà, lui dit-elle, ce que c'est que de ne pas rendre la justice quand il est temps. Une affaire mal jugée peut avoir des conséquences imprévisibles. Puissiez-vous retenir la leçon pour votre prochaine nichée » ! Par la suite, la gentille sterne eut le bonheur de voir naître le dernier de ses oisillons. Il fut pour elle un précieux réconfort. Elle se consola ainsi de la perte des deux autres. La vipère, de son côté, accepta son infirmité grâce à l'amitié du labrador et cessa de gober des œufs ; ce qui était du reste fort mauvais pour son cholestérol.

Les castors se firent à nouveau les dents sur les saules blancs et les mariniers se construisirent un bateau plus beau encore que le précédent. Seul le balbuzard rongea son frein une année durant avant de retrouver, avec la félicité que l'on imagine, les joies de l'enfantement.

Justiciablement vôtre.


samedi 27 janvier 2018

Nos oiseaux migrateurs


Nos oiseaux migrateurs


Ils sont du printemps annonciateurs
Nos merveilleux oiseaux migrateurs
Et les beaux jours enfin revenus
Leur déclarent à tous la bienvenue
Le soleil est leur doux compagnon
Eux qui viennent dans notre région
Chercher refuge sur quelques îles
Bien à l'écart de nos grandes villes


Voyez-les venir à tire-d'aile
Ces magnifiques voiliers du ciel
Nuage fluctuant et troublant
De milliers d'oiseaux en mouvement

Écoutez-les chanter leur bonheur
De passer au pays enchanteur
Profitant de la douceur de Loire
Pour se reproduire en pleine gloire

Ils ont noms guêpier et bécasseau
Belle sterne et petit gravelot
Oiseaux nicheurs sur nos bancs de sable
Le marcheur est pour eux redoutable

Restez loin d'eux pour les admirer
Et contentez-vous de regarder
Ce spectacle si extraordinaire
Précieux cadeau de notre rivière

Balbuzard pêcheur en majesté
Tu plongeras pour nous épater
Superbe hirondelle des falaises
Ton envol nous comblera tous d'aise

Repartiront comme ils sont venus
Quand l'automne aura subi sa mue
Nous passerons l'hiver à attendre
Qu'à nouveau ils viennent nous surprendre

Ils sont du printemps annonciateurs
Nos merveilleux oiseaux migrateurs
Et les beaux jours enfin revenus
Leur déclarent à tous la bienvenue
Le soleil est leur doux compagnon
Eux qui viennent dans notre région
Chercher refuge sur quelques îles
Bien à l'écart de nos grandes villes 

 

L'aventure est au creux de votre main.


Littéralement ...


Il était une fois un vieil homme qui s'ennuyait. La vie l'avait laissé sur le bord de la route, à moins qu'il ne fût lassé de la vie elle-même. Il allait sans envie ni désir, regardant s'écouler les heures et les jours avec une monotonie sans espoir. Son corps avait suivi le chemin de son mal-être, se signalant à lui en maintes douleurs, en multiples signaux d'alerte. Quand on est ainsi, la vie s'étiole et ne tarde pas à vous devenir intolérable.

Pourtant, c'est au plus profond de son marasme que notre ami Ange trouva en lui les ressources pour retrouver joie et jeunesse, dynamisme et bonheur. Bien sûr, la chose va paraître improbable aux esprits cartésiens. Que ceux-là passent leur chemin et continuent de conseiller des psychotropes et des consultations douteuses ! Le remède dont je vais vous livrer le secret n'est pas de nature à enrichir les mandarins

Ange n'était plus le bel hédoniste, si fier de son prénom alors. Il passait désormais pour un mauvais diable en fin de partie. Il décida de mettre un terme à cette inexorable descente aux enfers d'une bien étrange manière. Ange choisit un livre : un de ces livres d'aventures qui avaient bercé sa jeunesse. Il relut « les Trois Mousquetaires » et sélectionna une page après bien des hésitations.

Il se rêvait d'Artagnan et, en ce passage, son héros vivait des aventures exaltantes. Il se concentra longuement, fit le vide, pratiqua bien des exercices respiratoires pour enfin, après de nombreuses vaines tentatives, parvenir à se glisser dans cette page. C'est alors qu'il vécut en boucle le petit récit dans lequel il avait posé ses bagages de voyageur littéral !

Il était d'Artagnan, vigoureux, intrépide, ardent, jeune et beau. Il affrontait les périls et sortait vainqueur des méchants pour les beaux yeux d'une belle. Quel bonheur ! Hélas, Ange était à l'étroit dans sa page ; le récit manquait d'envergure, l'aventure ne s'achevait pas en si peu de lignes. Il revenait frustré de son expérience à chaque fois.

Il lui fallut améliorer la technique, se concentrer plus encore, choisir un autre livre pour pénétrer plus avant dans l'exaltation de l'intrigue. Il se fit fort de conquérir une double page, un espace plus important où l'action prenait plus de place, où son héros avait plus joli rôle encore et, si possible, quelques doux baisers. Dumas se montra vite décevant de ce côté-là. Ange décida de chercher ailleurs, d'aller du côté des « Chevaliers de la table ronde » pour trouver rôle à sa convenance.

Il jeta son dévolu sur Accolon, simplement pour être aimé de la fée Morgane. Ange était ainsi ; il avait aimé les femmes au-delà du possible et c'est par elles qu'il voulait retrouver ses tendres années. Il plongea dans un nouvel univers. Il était enveloppé de mystère, de forces surnaturelles. Il revenait de ses voyages épuisé et fourbu. Le port de l'armure n'était plus de son âge …

Une fois encore, après bien des satisfactions, il se sentit à l'étroit dans cette double page. Il devait absolument travailler tout un chapitre pour vivre pleinement une aventure complète, aboutie, achevée. Le choix du livre s'avérait essentiel, il devait se retourner vers les feuilletonistes. Un joli récit concentré, haletant, exaltant, l'espace de quelques pages.

Il serait Boro le reporter. L'homme était toujours entouré de jolies femmes, vivait dangereusement dans une Europe sous le joug du Nazisme. Ange allait pouvoir lutter contre les forces du mal, porter fièrement son prénom et séduire des belles. Il partit à nouveau au plus profond du bonheur livresque. Il se fondit, des heures durant, dans un chapitre qui lui permettait de voyager, courir des dangers et aimer à la folie.

Il sortait de sa lecture avec une vigueur incroyable. Ange se métamorphosait. Il oubliait ses douleurs, retrouvait la jambe alerte et l'humeur pétillante. Il s'autorisa à nouveau quelques joyeux excès. Il allait mieux, au grand dam de son médecin et de ses enfants. Ceux-là, ne pouvaient imaginer les raison du miracle …

Hélas, Ange en eut assez d'être pourchassé par les nazis. La Gestapo n'est pas de nature à faire jouir pleinement des délices de la vie. Il lui fallait trouver un autre livre de chevet. Un livre merveilleux qui lui permettrait de passer d'étape en étape, de vivre une myriade d'aventures. Il confia à Shéhérazade le privilège de le conduire par le cœur. Mille et une nuits, c'était déjà beaucoup ; il suffisait de vivre plusieurs fois chaque nuit pour disposer d'un temps infini en voluptés et plaisirs.

Ange se fit Persan, vieux matou ronronnant au retour de chaque voyage sur son tapis volant. Il allait de mieux en mieux, il rajeunissait. Il devinait bien qu'il se passait quelque chose d'étrange dans son corps comme dans son âme. Il profitait de sa transformation sans plus s'en inquiéter. Il était devenu la doublure des héros de son livre. Il vivait par procuration.

Puis tout bascula étrangement. Un autre livre, un roman que son auteur avait intitulé « Tendresse » avant que de devoir changer de titre. Dans ce grand roman fripon, Ange voulait essayer sa nouvelle vigueur. Cela le fit basculer totalement. S'en sans rendre compte, Ange, à force de s'immiscer dans le récit, en devint le garde-chasse plein de vigueur de la charmante Constance. Il ne s'en aperçut pas ; il vivait ses voyages littéraires sans crainte, pensant en revenir en fermant le livre.

Ce jour-là, Ange ne revint pas. Durant son séjour dans ce magnifique livre coquin, il avait pris la place du héros. Le texte même du livre s'était transformé lors de sa venue. L'intrigue avait subi une métamorphose. Ange n'était plus, ou du moins n'était plus ce vieil homme qui voyageait dans les livres. Il s'était dissout dans son dernier livre, il était devenu l'amant de sa patronne, il s'était glissé pour toujours dans les pages de ce roman.

Quelque temps après, les enfants cherchèrent enfin ce vieux père qui était devenu si insupportable, excentrique, extravagant. Les adjectifs ne font jamais défaut quand on veut qualifier ce qu'on ne comprend pas. Ils manquèrent finalement de mots pour expliquer la disparition de leur père. Les recherches ne donnèrent jamais rien : Ange avait disparu corps et biens.

Il laissa seulement sa bibliothèque à ses rejetons indignes. Ils ne surent qu'en faire. Ces individus résolument modernes faisaient partie de l'immense cohorte des gens qui ne lisent pas. Ils vendirent ce fardeau et oublièrent ce père disparu à jamais. C'est en fouillant chez un bouquiniste que je fis cette incroyable découverte. Je tombai sur deux livres identiques : le même titre, le même récit.

Sur le premier, le héros masculin s'appelait Olivier Mellors . Sur le second, en tous points identique, Ange avait pris la place d'Olivier. Nulle rature, nulle faute de typographie. Sur la couverture, Ange avait écrit une part de son histoire, son désir de voyager dans le monde des livres. Il avait en quelques lignes retracé son expérience. Je n'avais pas besoin de plus pour comprendre ce qu'il avait fini par se passer. Ange avait fait son entrée dans le paradis des lecteurs, il était devenu l'amant de la belle Constance, la pulpeuse Lady de Chatterley.

Puissiez-vous, vous aussi, trouver le livre dans lequel vous aimeriez vous dissoudre. Le Monde est si vilain que voilà un joli refuge pour vivre l'éternité.

Livresquement vôtre


jeudi 25 janvier 2018

Mon péché en lettres capitales


Obsédé textuel



Mon Dieu, j'ai péché et je continuerai à pécher jusqu'à mon dernier souffle. Je suis, ah ! que cet aveu me coûte et que la honte brûle mon front, je suis, est-il besoin de vous l'avouer ? un pauvre obsédé textuel ! Ne me prenez pas au mot ; l'analyse grammaticale est préférable à sa consœur génétique pour me mettre en accusation. Je suis un être minuscule qui écrit en peine capitale.

Ce mal, pour singulier qu'il puisse être n'en est pas moins parfaitement insupportable. J'ai des mots doux sur le bout de la langue, des mots tendres que j'érige pour vous déclarer ma flamme, des mots à mots pour de voluptueux bouche-à-bouche. L'écrit qui vient du fond du cœur s'autorise bien des libertés avec la syntaxe et avec la morale. Le texte, rien que le texte en tête, du matin au soir, je me laisse aller à ma névrose bavarde.

Je cherche à séduire, à coucher sur le papier de belles aventures, de pulpeuses expressions, de libertines pensées. La virgule se fait particule, l'accord est presque parfait, le crime demeure orthographique. Je laisse aller mes doigts, ils caressent le clavier, chatouillent la souris, glissent le long de la barre-espace. J'écris en état d'apesanteur, libéré de la lourdeur des temps et de la complexité des modes.

La police est sur mes traces ; le caractère du criminel émerge de l'analyse du corps de la victime. Le refus systématique de justifier le texte ne plaide pas en ma faveur. Il faut battre le fer à gauche pour afficher une conviction qui n'est plus guère de saison. Je dilue, je tire à la ligne, je paraphrase et je soliloque. L'onanisme me gagne, le texte rien que pour soi : je suis l'auteur de tous mes jours !

Quelques lecteurs se perdent dans cette ronde incessante de mes délires abscons. Je leur fais des œillades, les attire au coin de la marge pour quelques fantaisies inavouables. La séduction par les mots, le rythme de la phrase et les douceurs du sens. L'essence même de mon activité, de ma folie incessante. Le plaisir délirant du lexique obsolète, le fantasme des néologismes curieux et des positions troubles.

L'Académie me tourne le dos, la presse se détourne de ce furieux, le flot de mes mots finit par prendre l'eau, le bateau coule entre deux chapitres ; les mots ne permettent plus de faire ce pont entre le sens et le courant. Je me pensais passeur d'émotions, je ne suis qu'un souffleur de vent pour gonfler une toile qui se moque bien des prétentions littéraires de votre serviteur.


Alors, en désespoir de cause, je me fais sujet d'une assuétude sans objet. Je m'attribue des mérites que je n'ai pas, je suis à l'article de la dernière extrémité quand se profile la perspective d'un point final que je préfère laisser en suspension. Je bafouille, je bredouille, j'ai un fâcheux sur le bout de la langue qui me fait souvent tourner en rond, ratiociner et déblatérer sur son compte.

Je bouche les trous de ma page blanche en les comblant des reliefs de mon existence. Les gravats du champ lexical cherchent vainement à aplanir nids de poule et fêlures secrètes. Rien n'y fait ; je me pensais sergent- major de la brigade du texte, je ne suis qu'un pauvre cantonnier des parchemins escarpés.

Pour sauver la face, je vais jusqu'au bout du conte, je frictionne et j'affectionne la fiction et le récit sans queue ni tête. Pauvre obsédé textuel, privé de cet appendice pourtant si nécessaire à la jouissance. Sa perversion n'est que subterfuge ; il est illusion et dérision. La ponctuation met l'accent sur ses errances, ses absences, ses séquences ; la césure, c'est sûr, n'est pas de nature à apaiser la fêlure, à colmater la fracture ou à libérer les esprits.

J'essuie les mots casés, ceux qui se jacassent, se fracassent contre le mur de nos indifférences, de notre inculture crasse. Je fleuris les ombres des mots oubliés de tendres pensées. Je suis le dernier gardien du champ de « naviots » : le cimetière des chansonniers irremplaçables, là où Gaston Couté, Maurice Hallé, Frédéric Mistral, Henri Chassin et tant d'autres, ont cessé de chanter leurs colères dans une langue qui sentait bon la terre.

Ma langue se meurt ; elle est trop chargée de mots qui n'ont plus cours, qui sont restés au coin de la mue d'un langage vernaculaire qui n'est plus mien. Je baisse la tête, j'avoue ma défaite. Le discours se perd au profit des incantations et des slogans. Les orateurs, les prosateurs, les versificateurs doivent laisser la place aux prédicateurs ou aux manipulateurs.

La langue doit se mettre au service du profit, du commerce ou des falsificateurs, des messages pas sages et des commentaires à taire. Le pauvre obsédé textuel doit se retirer de la ronde des mots creux, des mots vides, des mots d'ailleurs et des mots sans raison. Il peut bien tourner sa langue sept fois dans sa bouche, il n'est pas près d'embrasser la gloire !

Textuellement vôtre.


mercredi 24 janvier 2018

Le petit déjeuner collectif.



Le temps de toutes nos différences …



Ours mal léché devant l'éternel à moins que ce ne soit son alter égo diabolique, j'ai toujours fui la compagnie de mes semblables au moment du petit déjeuner quand les circonstances me conduisent à vivre en groupe. Les vacances sont à ce titre un grand moment pour les adeptes du rituel matinal : le petit déjeuner collectif !

Échappant pour une fois à ma règle personnelle, j'ai participé à l'une de ces grandes messes de la tartine et du bol et j'ai pu observer les mœurs de mes frères les hommes. La chose me parut si étrange que je ne puis me priver de vous en faire part, ignorant sans doute que vous êtes vous aussi de ces fidèles pratiquants.

Tout commence par un premier levé. Il lui incombe le redoutable privilège de quérir le pain frais, cet ingrédient sans lequel, rien ne serait tout à fait pareil. Les plus jeunes ou les gourmets réclament croissanterie sans souci du jour qu'il est, preuve s'il en est que nos traditions se perdent ! Il lui faut enfourcher bicyclette improbable, vieux clou abandonné à la corrosion hivernale, pour aller chercher le pain quotidien.

À son retour, il se peut qu'un autre se fut levé, mais ce n'est hélas pas souvent le cas. Alors, la soubrette de circonstances doit se lancer dans le dressage de cette table aux mille et une facettes. Il n'est pas opération plus complexe que celle-ci. La diversité des goûts n'a d'égale que la profusion des possibles en matière de confiture, mais de cela, nous en parlerons plus tard !

Café, thé, chocolat sont les princes de la boisson chaude. Il faut multiplier les récipients et ne pas oublier les appareils adéquats. La cafetière demande le plus de manutention et de temps. Elle trône sur le plan de travail sans se soucier de la médiocrité de son breuvage. Où sont nos vieilles cafetières d'antan ? La sophistication électronique n'est pas garante de qualité gustative.

Il faut que l'eau chauffe pour assurer l'alimentation des tenants de la poudre ou de l'infusion. La casserole est ici en action, ailleurs, la bouilloire l'a poussée au rang des accessoires obsolètes. Le thé réclame théière, la poudre de café se satisfait d'un bol, diminuant ainsi la chaîne vaissellière. Le lait est plus insidieux, il tâche la casserole et menace toujours de s'évader. Mais point de ça chez nous, le lait a été oublié !

Le préparateur impromptu n'est pas au bout de ses peines. Si le breuvage est chose complexe, le solide est mystère insondable. Il y a les mangeurs de pain frais, ceux qui vénèrent le pain grillé, les tenants de la biscotte et les adorateurs de la brioche sous cellophane. La miette est le seul point commun de ce barnum boulanger. Mais nous ne faisons qu'effleurer les arcanes des circonvolutions déjeunières.

Ce que l'on pose sur la tartine réclame encore plus de diversité. L'étrange, le pas simple et le vraiment farfelu se disputent le milieu de la toile cirée. Le beurre se pare de tous les habits : doux, demi-sel, allégé, imputrescible et sans saveur … rien n'échappe à la fantaisie des producteurs.
Puis vient le complément sucré, la part de rêve ou de cholestérol : le miel, la confiture et les pâtes à tartiner. Tous les possibles ne satisfont jamais les derniers levés.

Quand le courageux du petit matin a fini de dresser la chose, préparant bol et tasses, car on n'est jamais à l'abri d'un caprice de poterie, il lui faut encore sortir le jus d'orange ou de tout autre agrume pressé, penser aux verres et aux petites cuillères, ajouter quelques yaourts pour constater effaré qu'il ne reste plus aucune place pour les mangeurs à venir, ceux qui finissent douillettement une bonne nuit réparatrice.

Ni tenant plus, sur le coin de l'évier, debout, il dévore à la hâte de quoi tenir jusqu'au midi avant que la horde éveillée ne vienne envahir les lieux !

Plantigradement vôtre

mardi 23 janvier 2018

Billet aphrodisiaque.



Quand la chronique tient la chandelle !…



Indubitablement, il y a grand risque de confusion quand l'objet se travestit, se prenant pour un autre au nom de quelques formes subjectives. La corne de rhinocéros ou le gingembre se voient ranger dans cette catégorie car leurs formes oblongues font rêver quelques soubrettes et garçons d'ascenseur. Je reste par devers moi dubitatif quant à la capacité des mots à dériver de leur sens sous prétexte fallacieux de consonances malicieuses.

Inutile de pinailler, le risque est bien faible de prendre une vergue pour ce qu'elle n'est pas et l'orthographe vient promptement au secours de la mâture. Le marin peut tout à loisir prendre une biture, tomber dans l'élément aqueux, il garde dignité et contenance et se gardera de bien de ces approximations divergentes.

Rien ne résiste à l'analyse débitée vertement ici. C'est à l'envie que l'on peut multiplier les exemples, il faut être consentant pour bifurquer sur des chemins de travers. Le sens prime à toute autre considération et rien ne justifierait de se retrouver avec quelques épines aux pieds. La saillie ne se perd pas en chemin et le mot reste au bord des lèvres quand la conviction fait défaut.

D'autres portent l'affaire ou les affaires en justice. Se déclarent innocent à la barre, restent fermes sur leurs positions pour scabreuses et condamnables qu'elles soient. Le prince de la Pinacothèque est à ce titre un exemple fâcheux. Il résista cependant au mijotage à petit feux que lui firent subir des maîtres queux américains qui lui faire cracher le morceau ailleurs que sur la moquette. Le consternant personnage sortit blanc comme neige de l'affaire mais le nez bien plus long que celui de Pinocchio. Il est de turgescence qui se perdent à la face du monde !

C'est la passion de la femme qui l'habite, la belle affaire que voilà et il serait bon de tirer au clair les dessous de la suite confuse des dernières épisodes. Il pense sortir grandi de ses succès juridiques alors que c'est la queue entre les jambes qu'il va s'ériger en victime expiatoire dans les jupons d'une journaliste de ses connaissances.

L'envie me prend de couper court à la morgue du personnage, de trancher dans le vif et réduire à néant l'objet du délit. Il faut se pénétrer de cette vérité hélas bien consternante, que l'on soit puissant ou bien misérable, la justice n'est pas la même pour tous. Nous sommes bien impuissants face à de tels propos que nous débitent à longueur d'antenne bien des confrères de l'humour convaincant.

Je débite des sornettes, j'enfile les lieux communs, je couche sur le papier de belles niaiseries, me voici acculé dans mes retranchements, les mots enflent sous l'emphase, les dissonances s'articulent à leur aise et malgré mon désir brûlant, je me trouve le bec dans l'eau. Il ne suffit pas de convoquer des mots de vilaines vies pour porter l'étendard de la lubricité.

J'ai besoin d'un sextant pour retrouver ma voie, ma route et mes esprits. La forme n'est rien si le fond ne s'y love pas délicatement. Je vous espère conciliant et souhaite que vous pardonniez ce billet sans queue ni tête où je risque fort de passer pour un gland à moins que, ultime paradoxe, vous me traitiez tout de go de petit con.

Les approximations de sens et de son ne suffisent donc pas à faire rougir Margot. Je passe la main, l'allusion grivoise n'est pas pour moi, j'ai perdu mon pari fait durant une foire du cochon qui se dédie. Tout va de mâle en pis, je sombre au cœur d'étrange caverne, je bois le nectar qui suinte le long de leurs parois. J'ai perdu le sens commun, cela ajoute à ma confusion et je jette l'éponge.

Voici que je me pique de penser qu'il est trop dard pour revenir en arrière, je saute de considérations friponnes en expressions oiseuses et mon propos tombe à plat. Reconsidérant le projet liminaire, j'avoue mon échec patent, c'est la débandade et je suis contraint de déposer à vos pieds mes plus humbles excuses.

Chroniquement vôtre

lundi 22 janvier 2018

La fabuleuse histoire de Piou-Piou.



Mes chants du Coq !



L'histoire que je vais vous conter date d'une époque bien lointaine où les municipalités traitaient avec respect l'instituteur du village. Il avait droit à un logement de fonction pour donner, au cœur de la cité, une place d'importance à ceux qui avaient en charge l'espoir d'une nation.

Les temps ont bien changé, l'instituteur, en se parant du titre ronflant de professeur des écoles, a perdu son lustre et son logement. Mais nous nous écartons d'un récit qui ne doit son existence qu'au prochain déménagement d'un instituteur de campagne qui devait construire sa future demeure après des années passées dans la cour de l'école.

L'homme avait les pieds sur terre et le cœur indéfectiblement attaché à son Berry natal. Il avait aussi la sagesse des gens qui savent prendre leur temps et ne font jamais rien dans la précipitation. On le boutait de son hâvre de paix, il allait construire une petite maison sur le haut de la colline, à hauteur de château !

Mais il ne comptait pas aller si vite en besogne. Un bout de terrain n'est rien si on n'y laisse pas aller quelques poules. Elles donnent des œufs frais et chassent les vipères. Il construisit un poulailler bien avant que de faire les fondations de sa demeure !

Ce choix, qui avouez-le, n'est pas si habituel, allait nous faire basculer dans le drame, le fait-divers, l'histoire sordide. Les enfants ou les âmes sensibles ne sont pas invités à poursuivre leur lecture. La suite pourrait les choquer, leur faire regretter début si prometteur …

Mais pour l'heure, tout va bien. Les poules vivent leur vie de gallinacées insouciantes et gardent le futur chantier. Elles surveilleront l 'avancée des travaux, l'instituteur se faisant bâtisseur prendra encore tout son temps pour se faire nid douillet à portée de volaille.

C'est du côté de sa basse-cour que se déroula l'évènement qui fit basculer notre conte dans le sordide d'une histoire à ne pas mettre dans toutes les oreilles. Quelques poules pondaient et confiaient la garde des poussins à deux d'entre-elles. La chose peut paraître étrange mais les garde-d'enfants décidèrent de laisser sans soin, un poussin qui n'avait pas l'heur de leur plaire …

Le poussin délaissé, vilain petit canard dans un monde de « Gallus domesticus » n'avait que deux jours et sa vie ne tenait plus qu'à un fil. Il ne fallait pas tarder où le pauvre Piou-Piou allait périr dans l'indifférence de ses congénères. La vie est sans pitié dans toutes les cours …

Heureusement l'instituteur avait une compagne attentive aux petits détails de la chose animale. Elle comprit le mortel manège des mégères emplumées. Elle vola sans hésiter une seule seconde au secours de l'orphelin, de ce pauvre poussin mis au ban de cette société pondeuse.
Elle prit sous son aile son Piou-piou, ignorant sans doute qu'on ne s'improvise pas aisément mère-poule, sans quelques rudiments d'aviculture.

Piou-piou quitta la basse-cour pour la cour de l'école. Un choc qu'il supporta aisément, n'ayant trouvé en sa terre natale qu'ingratitude et mépris. Qu'il se trouve ainsi seul volatile en ce lieu, ne le dérangeait guère. Il avait bien d'autres chats à fouetter et d'abord se préserver de la gente féline, bien vite prompte à le réduire au néant.

Pour sa mère nourricière, justement, se posa bien vite les interrogations essentielles voire existentielles ! Comment nourrir un poussin, lui permettre de favoriser sa digestion et lui assurer des chances de survie en autonomie quand il sera plus grand ? Je devine à votre surprise que nous n'eussiez pas abordé la question dans toute sa complexité et j'avoue, à ma grande honte, que j'en aurai fait de même. Mais nous avions à faire à une noble âme qui avait en la matière, des conceptions pédagogiques tout à fait innovantes !

La dame trouva dans le commerce des graines spéciales poussin, l'industrie prévoit tout et se pique de devancer les besoins de chacun. Mais l'information manquait sur la posologie et les précautions à prendre. Nourrir un poussin, s'est s'exposer à bien des contrariétés imprévues comme le risque de le voir se noyer dans un verre d'eau. Il fallut trouver couvercle de confiture pour lui servir de récipient.

Elle se posa la question fondatrice pour la future vie de son protégé. Comment lui apprendre à picorer pour retourner à l'état de nature et remplir son gésier de tout ce dont il a vraiment besoin ? Elle l'initia à cet art délicat sur un carré de terre. Elle tapotait d'un index maternel le sol au rythme, lui sembla-t-il de la poule en quête d'insectes et de vermisseaux.

L'éducation par l'exemple fonctionna à merveille, Piou-piou comprit le message et se mit à compléter sa ration industrielle grâce au fruit de ses propres recherches. Il était sauvé, il n'avait plus qu'à grandir dans la chaleur d'un foyer aimant. Ce qu'il fit avec application et affection. Il s'endormait sur l'épaule de sa mère adoptive avant qu'elle le couche délicatement dans un carton de couche-culotte (une vocation vous dis- je !)

Mais Piou-Piou grandit bien vite. Il fallut changer le carton devenu trop petit. Au second, la mère comprit que son enfant ne pouvait plus rester avec elle. Le Piou-Piou était devenu un beau coq à la Chanteclair, un animal magnifique, capable de se débrouiller seul mais qui venait toujours chercher sa becquée préférée dans les mains de sa sauveuse.

L'instituteur, qui, remarquons-le, brilla par sa discrétion dans les étapes essentielles de l'apprentissage, revint au premier plan. Le coq lui faisait de l'ombre ! Il le prit pour le conduire là où il n'aurait jamais du partir, dans le poulailler de la bientôt prochaine maison. Il n'y avait pas de coq, le vilain petit canard d'hier fut accueilli à ailes ouvertes par des poules sans mémoire !

Mais rien n'est acquis en ce monde de misère et de souffrance. Le bonheur d'aujourd'hui peut devenir le malheur de demain. Piou-Piou ne connut qu'un bref monopole sur sa cour. D'autres rivaux vinrent à maturité et lui disputaient maintenant une hégémonie libertine. Les batailles de coq attestaient d'une rivalité qui venaient troubler la quiétude de ces lieux. Il fallait agir au plus vite.

L'instituteur, homme de décision et de prudence, trancha dans le vif. Il éliminerait les deux coqs superflus et s'offrirait le plaisir gustatif d'un coq au vin. Nous sommes en Berry et il est des plats qui vous font une culture à nulle autre égale …

C'est armé d'une épuisette qu'il alla accomplir son forfait. Il craignait les coups d'ailes et les coups de becs. Pêcheur dans l'âme, il maniait le filet avec dextérité, la suite prouvera que c'était hélas sans réflexion. Deux coqs finirent ce jour-là leur existence insouciante. Le plat fut servi et apprécié et tous les convives. L'histoire se terminait enfin.

Hélas, le drame couvait. Quand deux jours après le gueuleton, la mère rendit visite à son protégé, le coq survivant ne vint pas picorer dans sa main. Elle comprit, horrifiée mais bien trop tard, qu'elle avait mangé comme tous les autres son cher, son brave, son adorable Piou-Piou. Je vous avais prévenu, l'histoire est terrible et sa fin pathétique. La dame en fit une indigestion rétrospective en se jurant bien trop tard, de ne plus jamais manger de coq.

Cette histoire lui reste encore sur le jabot. C'est par un soir de tristesse qu'elle me confia son secret, qu'elle se libéra d'un poids qu'elle ne pouvait plus garder pour elle. Je vous la rends au fil d'une plume, qui je vous le promets, n'est pas celle de Piou-Piou. C'est un hommage que nous lui rendons ainsi !

Gallus gallus domesticussement sien


dimanche 21 janvier 2018

Venez nous rejoindre.


Rendez-vous au Parle-Loire

https://www.facebook.com/Partageusement/



Il y a quelques mois, deux amis lançaient RDV au Parle-Loire, pari fou, volonté de changer la manière d’évoquer la Loire, désir d’explorer d’autres modes d’expression. Nous n'avions alors aucune idée du nombre de personnes que cette page allait toucher, convaincre, mobiliser. Nous souhaitions simplement partager notre amour pour la Loire avec quelques passionnés, qui tout comme nous ont le désir de discuter, admirer, photographier, apprendre, polémiquer aussi pourquoi pas à propos de notre belle rivière et ses affluents...

De 2, nous sommes passés rapidement à 100. A notre retour de vacances, nous avons eu la bonne surprise de compter 200 membres puis 300 la semaine suivante. Aujourd'hui notre communauté fédère 800 admirateurs ligériens qui, chaque jour, publient leurs photos, leurs peintures, leurs écrits.

De notre côté, nous mettons un point d'honneur à mettre en avant ceux qui n'ont pas la chance d'être sous les projecteurs et de pouvoir exposer leurs créations. Mais nous voulons aussi informer pour mieux protéger la dame Liger en vous proposant des sujets d'historiques ou éducatifs.

Nous espérons également vous retrouver pour des événements tout au long de la rivière. Puisque « partage » est le mot « mascotte » de notre page, nous vous invitons à venir nous rejoindre toujours plus nombreux pour devenir à votre tour des acteurs de cette page ou simplement des lecteurs fidèles. Aidez-nous à faire de RDV au Parle-Loire, votre page quotidienne, un rendez-vous incontournable, un merveilleux filet d’eau qui nous unit autour de notre trait d’union.

Nous attendons vos suggestions afin d'améliorer encore cette page en apportant de nouvelles rubriques, de nouveaux éclairages. Dites-nous ce que vous souhaiteriez lire et regarder ici. N’hésitez jamais à y partager des articles, des sujets, des informations, des évènements en toute tranquillité d’esprit puisque nous n’avons rien à y gagner si ce n’est le plaisir de l’échange.

En attendant, nous vous remercions du fond du cœur d'avoir répondu présents pour honorer la Loire et ses affluents tous réunis dans notre cœur. A bientôt pour la célébration des 900 abonnements !
C'est Nabum & Nadine Richardson

Comme promis, la photo qui a remporté le plus de suffrages lors de notre concours de la journée internationale de la photographie a donc le privilège d'illustrer notre publication. Il s'agit du héron photographié par Patrick Loiseau dit « Pirate de Loire ». Nous apprécions d’autant plus ce clin d’œil et vos suffrages que c’est ce charmant photographe qui a illustré notre Roman : «  Règlement de Conte sur la Loire »

Merci à vous tous pour votre participation, vos photos sont vraiment superbes. Continuez à les publier sur RDV au Parle-Loire, nous adorons ça !

Rappel : Beaucoup d'entre vous suivent cette page depuis le début mais ont omis de cliquer sur l'icone « j'aime la page »... Si vous pouviez vérifier que cela a bien été fait de votre côté, vous permettrez d'atteindre encore plus rapidement les 1 000 membres ! Cela ne vous prendra que quelques secondes et nous comblera de bonheur !

Merci à vous tous.

Les « tailleux de douzils »

  Les « tailleux de douzils » Notre Vardiaux, beau et fier bateau Oh grand jamais ne transportait de l'eau Rien qu...